Il y a des jours comme ça qu’il aime passer seul. Des jours comme ceux où il prend sa voiture, de quoi fumer et se pose au bord de la mer pendant des heures. La solitude ça ne l’a jamais réellement dérangé, bien au contraire, c’était sa façon de mettre les choses au clair, de réfléchir tranquillement sans la pollution des idées des autres. Depuis quelques jours, son ex-femme lui a laissé leur fille. Cette poussée de gentillesse était étrange et inexplicable. Peut-être que leur fille avait demandé après son père et qu’elle ne savait plus comment faire sans lui. Ca lui plaisait de la savoir aussi proche et attachée à lui. Il devait faire du bon boulot finalement. Et ça lui faisait plaisir. Il réussissait à allié son travail, son divorce et sa vie de père.
Sa fille occupait toute ses pensées et c’était étrange depuis ces trois dernières années. Il ne vivait plus pour lui seul, ou pour une femme ou sa famille même mais pour un petit être, dont il était le papa. Cette sensation était nouvelle et elle n’avait pas l’air de vouloir le quitter. Ca le rendait heureux, et dans un sens il était heureux. Il jette un regard à l’heure. La journée sonnait à sa fin et il avait promit à sa baby-sitter de venir chercher sa fille vers les environs de dix-huit heures. Il avait une demi-heure pour se rendre chez elle, c’était faisable. Sur le chemin, il allume la radio et tombe sur une chanson que sa fille adore. Il s’esclaffe et fredonne quelques airs, regrettant sa présence. Même à trois ans elle avait son petit caractère et elle avait su faire sa place. Du coup, lorsqu’elle était loin de lui, le vide s’installait et elle réussissait à marquer son absence. Arrivée devant la demeure de la jeune fille qui gardait sa princesse, il se gare rapidement sans faire attention, après tout il faisait un simple aller/retour. Il sonne à la porte en attendant qu’on vienne l’accueillir.