Dans toute ville il y a des types dont il ne vaut mieux pas croiser la route. Logan est de ceux-là. Egoïste, brutal, arrogant, sa confiance est le reflet des heures qu’il passe à se muscler. L’homme est loin d’être misanthrope mais il est plus sage d’opter pour un langage clair et concis avec lui. Les enjoliveurs de phrases et les tourneurs autour du pot ont tendance à l’agacer.

Ce caucasien d’Ecosse mesure 1m92 pour 90 kg de muscles. Il se laisse la plupart du temps une espèce de barbe de deux ou trois centimètres de poils drus. Il a le sourire facile mais il faut se méfier et savoir interpréter lorsque ce sourire est bienveillant ou lorsqu’il trahit en lui la pensée limpide d’écraser votre crâne entre ses bras puissants.
L’homme a des cheveux châtains clairs cours qu’il ne prend la peine de coiffer que lorsqu’il doit s’infiltrer quelque part. Car oui, aussi peu discret soit-il ce grand gaillard est un tueur qui se croit tout permis en cette belle ville de Los Angeles. Aucun endroit ne lui est refusé, ou plutôt devrais-je dire qu’il ne se refuse aucun endroit.

Pourtant, l’ours n’a pas toujours été du mauvais côté de la justice.
Autrefois il fut un militaire presque exemplaire qui ne manquait pas de courage pour défendre sa patrie. Colérique et mauvais perdant, partout où il allait il se faisait autant d’ennemis que d’amis, ces derniers étant principalement composés de personnes qui voyaient en lui une espèce de protecteur affirmé. Il fut renvoyé chez lui lorsqu’un éclat d’obus traversa sa cuisse droite de part en part, laissant aujourd’hui encore quelques séquelles comme deux grosses cicatrices du côté extérieur et intérieur de la cuisse ainsi qu’une démarche boitillante lorsqu’il fatigue. Bien qu’il fût soigné, il ne put jamais réintégrer son poste dans l’armée.

Logan a toujours été un caïd. Enfant, sa période d’opposition a commencé à deux ans comme la normalité, mais ne s’est jamais terminée. Et pourtant il avait un père strict qui n’hésitait pas à utiliser le seul langage qu’il connaisse bien pour le corriger : la violence. Ah il s’en est pris des tartes, des prunes, des patates, des noix, et cela n’a fait qu’empirer les choses. À l’adolescence, il s’est même mis à rendre les coups. Si bien qu’à la fin de sa puberté on ne savait pas s’il fallait sauver le fils ou le père.
À l’école, c’était le boss. Des camarades faisaient les devoirs pour lui, d’autres lui ramenaient leurs goûters et d’autres encore subissaient perpétuellement les taquineries gestuelles et cruelles de ce tyran. Logan n’a jamais aimé les types trop intelligents, trop vaniteux, trop doués, trop beaux parleurs, trop séducteurs, trop manipulateurs, trop blancs, trop noirs, trop quelque chose.

Les jambes arquées, le dos droit, les épaules carrées, la tête haute et l’air scrutateur, le hors la loi vit dans des chambres d’hôtels qu’il se paye le jour même avec l’argent de ses « missions ». Vous souhaitez vous débarrasser de quelqu’un sans que l’on se doute de votre implication ? Logan est votre homme. Il est cher car professionnel mais il ne vous posera pas de question. Néanmoins soyez certain d’avoir l’argent pour le payer car il n’aura aucun état de conscience à rajouter une deuxième victime au tableau de chasse.

Malgré son caractère, Logan ne vit pas toujours seul. Il possède un terrain isolé en périphérie de la ville dans une pleine nature. Autour de ce terrain se trouve un petit bois devenu le terrain de chasse d’un kangourou que l’homme a volé au cours d’une mission il y a six ans en Australie. Depuis l'animal sauvage vit avec lui, libre d’errer dans la nature en totale autonomie. S’il y a parfois quelques confrontations physiques entre eux, les deux animaux se respectent cependant. Assez pour se tolérer voire même s’apprécier. Deux cambrioleurs ont déjà tenté de piller les biens de Logan, l’un s’est enfui la queue entre les jambes et le cadavre de l’autre jonche encore une grosse flaque de boue, le torse couvert d’ecchymoses causés par la boxe d’un kangourou furieux.